Danse victorieuse
Blaise de Chabalier
19/11/2007
La persévérance du couple français, qui patine ensemble depuis l’âge de 12 ans, commence enfin à payer.
Delobel-Schoenfelder s’imposent dans l’épreuve de danse à Paris-Bercy.
Patiemment, Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder se construisent une belle carrière de danseurs sur glace. Logiquement champions d’Europe à Varsovie en début d’année, les voilà vainqueurs pour la première fois d’un grand prix. La jolie brune et le grand blond ont remporté, samedi devant leur public, le Trophée Éric Bompard à Paris-Bercy. Ils ont devancé, avec 194,14 points, les Russes Jana Khokhlova-Sergueï Novitski (191,01) et les Américains Meryl Davis et Charlie White (177,21).
«Nous sommes très heureux de notre succès, même si dans notre programme libre nous avons commis quelques erreurs techniques. Nous savons que nous devons encore progresser», expliquait Olivier Schoenfelder. Il est vrai que si la nouvelle danse libre des Français, sur le thème du film La Leçon de piano, est poignante artistiquement, elle ne fut pas réalisée parfaitement. Les Russes remportèrent d’ailleurs la troisième épreuve de la compétition, avec trois points de plus que les Tricolores. Reste que d’habitude, la technique est le point fort d’Isabelle et Olivier. Ils ne devraient donc pas avoir de mal à progresser alors que la saison ne fait que commencer.
Pour s’imposer au classement général, les Français ont été éblouissants dans les deux premières danses. «Nous avons particulièrement bien réussi la valse», indiquait Olivier Schoenfelder. Le couple fut en effet parfait de synchronisation et de maîtrise technique dans l’exécution, en ouverture de la compétition, de leur valse autrichienne. Puis en danse originale, sur un thème du folklore breton, ils furent à nouveau les meilleurs.
Le travail de ces deux danseurs qui patinent ensemble depuis l’âge de 12 ans commence à payer sur la durée. Après bien des déceptions. Souvenons-nous de la douloureuse et injuste quatrième place des Lyonnais aux JO de Turin 2006. Mais ce sport fonctionne ainsi. Il faut du temps pour imposer son talent, installer une réputation. «Il faut reconnaître que nous avons déjà fait de meilleurs programmes les années précédentes, mais nous étions souvent sous-notés. Cette année, la hiérarchie a changé. Nous sommes enfin reconnus et cela nous donne sans doute un avantage. Nous avons franchi un cap depuis notre titre européen» ; expliquait ainsi Olivier Schoenfelder.
Un titre à défendre à Zagreb
En pleine progression et enfin reconnus, Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder pourraient bien atteindre cette saison de nouveaux sommets. Avec dans leur ligne de mire, d’abord la défense de leur titre européen à Zagreb (21-28 janvier), puis une quête d’excellence aux championnats du monde de Göteborg (18-23 mars).
Mais les champions restent prudents. «Nous travaillons chaque année, nous essayons de nous améliorer en terme de fluidité par exemple. Ensuite, seulement, les titres récompensent notre travail», indiquait Isabelle Delobel.
Chez les hommes, en l’absence de Brian Joubert terrassé par un virus, un autre Français, Alban Préaubert, en tête après le programme court, a laissé passer sa chance avec un libre émaillé d’erreurs. Il termine troisième, avec 134,40 points, derrière le Russe Sergueï Voronov (140,21), et le Canadien Patrick Chan (144,05) qui remporte son premier grand prix.
Reste à savoir quand Brian Joubert sera capable de reprendre la compétition. Son fidèle agent, Didier Gailhaguet, confiait hier que le champion allait mieux : «Sa tension est remontée, et son cœur qui battait au repos à 180 pulsations par minute s’est calmé. Mais, pour le moment, je ne peux pas dire quand Brian reviendra sur la glace. Il est clair qu’actuellement il n’a pas le moral...» Souhaitons au champion du monde un prompt rétablissement.
SOURCE : http://www.lefigaro.fr/sport/2007/11/19/02001-20071119ARTFIG00347-danse-victorieuse.php